Je dormais tranquillement, pendant des années et des années quand un air froid de décembre m'a rendu compte que j'étais déjà éveillé. J'étais encore à moitié engourdi par le rêve, mais peu à peu le brouillard s'est dissipé, pour laisser émerger la conscience. C'est alors que le vertige me saisit. Je réalisai que j'étais seul au monde entouré par la mer que mon univers venait de s'écrouler. Ce qu'il y avait dans mon rêve de si réconfortant n'avait en fait aucune réalité, ou du moins, avait une réalité tout à fait différente de celle que je m'étais d'abord imaginée.
Le vide immense qui m'habite depuis ce temps me fait souffrir en même temps qu'il me pousse à survivre. Peut-être est-ce cette même conscience qui m'a poussée, sur un coup de tête, à s’exprimer, à crier, à hurler se sentir vivant et avoir l'espoir de ne pas être totalement seul au monde dans ma Tunisie